Agnès CANAYER

Article de presse : Pour la sénatrice du Havre Agnès Canayer (LR), seule l’union aux Municipales est responsable

La sénatrice Agnès Canayer (LR) présentait, hier matin, ses actions de parlementaire. Mais impossible de ne pas évoquer l’éventuelle candidature d’Édouard Philippe au Havre.


Christophe FREBOU


crédit : Eric HOURI

«Vous pouvez m’appeler sénateur ou sénatrice, ce n’est pas ce qui compte. » Ce qui compte aux yeux d’Agnès Canayer, la parlementaire LR de la chambre haute, c’est que le bicamérisme puisse continuer à apporter une caisse de résonnance aux élus locaux grâce à un fort ancrage territorial. « Bien sûr il est saisi des grands sujets de société. Ce sera bientôt le cas pour la PMA. Mais je suis avant tout une élue de terrain. »


Et c’est du local dont elle parle lorsqu’elle détaille, en cette période de rentrée politique, son action au sein d’un groupe (majoritaire) des Républicains « où je me sens très bien alors que je ne suis pas franchement très à l’aise avec certaines positions du parti ».


Elle aura ainsi vanté auprès du délégué interministériel à l’apprentissage dans les quartiers prioritaires de la ville, Patrick Toulmet, les mérites du Lab’O, la structure portée par la Mission Locale du Havre dont elle est la présidente, qui accompagne les projets d’entreprise de jeunes âgés de 16 à 25 ans. « En un an, c’est 6 immatriculations au Siret et trois jeunes installés dans une boutique de la Zac Coty. Le Havre devient laboratoire, en vue, d’un développement national. »


Il y a cinq ans, Édouard Philippe comptait bien trouver auprès d’Agnès Canayer un relai pour défendre les projets structurants de la métropole havraise. « Je m’y attache. Notre force, c’est le collectif. Avec le maire du Havre, Jean-Baptiste Gastinne, les élus départementaux et régionaux, nous faisons avancer les dossiers. Je pense à la fusion des ports, que j’ai soutenue. Je pense à la transition énergétique avec la fermeture de la centrale thermique, difficile, mais nécessaire. J’ai soutenu l’amendement qui étendra l’accompagnement social de la fermeture aux personnels portuaires et dockers. Bien sûr, la transition, ce sera la filière de l’éolien offshore que l’on a porté collectivement, en tirant dans le même sens. » Une poussée collective qu’elle appelle de ses vœux également au sein de la municipalité à l’approche des Municipales.


L’UNION, PAS L’ÉTIQUETTE

Le 25 septembre, Agnès Canayer effectuera la dernière rentrée parlementaire de son mandat de six années. En septembre 2020, le Sénat sera renouvelé. Soit six mois après l’échéance locale. « Non, le Sénat ne tremble pas. Ne confondons pas avec les Européennes. Ce qui va compter dans les petites et moyennes communes, c’est l’ancrage des candidats. Dans les grandes, évidemment, il faut faire face au jeu politique. Mais je reste persuadée que ce qui compte, c’est que les candidats restent attachés à leur territoire. » Difficile de ne pas y voir une allusion à « l’eau salée » qui irriguerait les tripes d’Édouard Philippe.


« Quand il a été désigné Premier ministre, il a toujours été clair qu’il reviendrait. Je partage son attachement viscéral. Et si c’est le cas, ce qui serait un honneur, oui je le soutiendrai. En attendant, sa décision n’est toujours pas prise. Il se donne jusqu’à la fin de l’année. On a un maire et candidat légitime. C’est Jean-Baptiste Gastinne, tant que... il ne portera pas l’étiquette LR. L’étiquette n’a jamais compté depuis 1995. Ce qui compte, c’est de porter un projet large et de réunir les sensibilités derrière le candidat. C’est être responsable que de prôner l’union de la majorité dont je fais partie. Il ne peut en être autrement et je ferai tout pour. » Le 6 septembre, la députée Agnès Firmin-Le Bodo, ne rejetait pas l’idée d’une candidature en l’absence d’un retour d’Édouard Philippe au Havre.